Quelles espèces d’oiseau observer en Islande ?

Quelles espèces d’oiseau observer en Islande ?

L’Islande abrite une avifaune exceptionnelle avec plus de 300 espèces recensées, dont environ 70 se reproduisent régulièrement sur l’île.

Cette terre volcanique offre des conditions idéales aux oiseaux marins grâce à ses falaises vertigineuses, ses côtes découpées et ses eaux poissonneuses.

Les ornithologues découvrent ici des colonies spectaculaires où cohabitent différentes espèces dans un environnement préservé.

Macareux moine et guillemots, stars des colonies de falaises

Les falaises islandaises constituent l’habitat privilégié des espèces les plus emblématiques du pays. Ces formations rocheuses offrent des sites de nidification sécurisés où les oiseaux se rassemblent en colonies impressionnantes.

Le macareux moine, symbole incontournable de l’Islande

Le macareux moine représente l’espèce la plus nombreuse d’Islande avec environ 10 millions d’individus. Son plumage noir et blanc évoque un costume élégant, tandis que son bec multicolore le rend immédiatement reconnaissable. Ces oiseaux pélagiques nichent en colonies sur les pentes herbeuses du haut des falaises entre mai et mi-juillet.

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Les falaises de Látrabjarg dans les fjords de l’Ouest constituent le meilleur site d’observation. L’île de Flatey, les îles Vestmann, Borgarfjörður Eystri et la région de Vík offrent également d’excellentes opportunités.

Une particularité remarquable : ces oiseaux perdent leurs couleurs vives en hiver, ressemblant alors davantage à un mergule nain de grande taille.

Les trois espèces de guillemots présentes

L’Islande accueille trois espèces distinctes de guillemots qui partagent souvent les mêmes sites de nidification. Le guillemot de Troïl fréquente principalement le sud de l’île, notamment les falaises de Látrabjarg entre mai et mi-juillet. Ces oiseaux marins ne viennent à terre que pour la reproduction, passant le reste de l’année en pleine mer.

Le guillemot de Brünnich et le guillemot à miroir préfèrent les régions septentrionales. Certains spécimens de guillemot de Troïl présentent un cercle oculaire blanc caractéristique qui s’étend en une fine ligne post-oculaire.

Pour différencier ces espèces du pingouin torda, l’observation du bec reste le critère le plus fiable.

Sternes, labbes et mouettes des littoraux islandais

Les côtes islandaises fourmillent d’activité ornithologique grâce à la diversité des espèces qui fréquentent ces environnements marins. Chaque espèce a développé des stratégies particulières pour exploiter les ressources côtières.

La sterne arctique, championne de la migration

La sterne arctique accomplit la plus longue migration de la planète en rejoignant la banquise antarctique chaque hiver. Malgré sa taille modeste de 95 cm d’envergure et son poids de 100 grammes, cet oiseau gracieux parcourt des milliers de kilomètres. Les couples restent unis pour la vie, formant des liens durables.

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Ces oiseaux nichent sur les côtes islandaises, particulièrement près de Vík et Jökulsárlón, de mai à août. Ils développent un comportement territorial agressif, n’hésitant pas à attaquer les intrus d’un coup de bec pour protéger leurs nids.

Mouettes et labbes, prédateurs des littoraux

La mouette tridactyle colonise l’ensemble des côtes islandaises de janvier à août. Son bec jaune orné d’un léger liseré rouge dans le coin supérieur permet de la distinguer du pétrel fulmar au bec crochu. Cette mouette marine se montre particulièrement bruyante sur ses sites de reproduction.

Le grand labbe figure parmi les plus imposants oiseaux d’Islande. Son comportement rappelle celui des rapaces, avec un tempérament agressif marqué.

La région du Myrdal au sud offre d’excellentes conditions d’observation pour cette espèce.

Espèce Période d’observation Sites privilégiés Particularité
Sterne arctique Mai à août Vík, Jökulsárlón Plus longue migration mondiale
Mouette tridactyle Janvier à août Toutes les côtes Bec jaune avec liseré rouge
Grand labbe Été Région du Myrdal Comportement de rapace

Eiders, cygnes et autres palmipèdes eaux douces et salées

Les zones humides islandaises attirent une grande variété de palmipèdes qui exploitent les ressources aquatiques. Ces environnements diversifiés, des lacs d’eau douce aux fjords salés, offrent des niches écologiques variées.

L’eider à duvet et sa relation unique avec les Islandais

L’eider à duvet entretient une relation particulière avec la population locale qui récolte traditionnellement son duvet après la mue. Cette pratique ancestrale a créé une symbiose remarquable entre l’homme et l’animal. L’île de Flatey protège même cette espèce en interdisant l’accès au public du 15 mai au 15 juillet pendant la reproduction.

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Le dimorphisme sexuel s’avère spectaculaire chez cette espèce. Le mâle arbore un plumage contrasté avec un dos blanc, une poitrine légèrement rosée et un ventre noir, tandis que la femelle présente des tons bruns discrets.

On dénombre environ 300 000 eiders en Islande, principalement dans le sud-ouest, les îles Vestmann et près de Jökulsárlón.

Cygnes et autres palmipèdes eaux islandaises

Le cygne chanteur domine les zones humides islandaises d’avril à septembre. Malgré son nom, cet oiseau produit des sons peu mélodieux mais reste le plus bruyant de sa famille. Sa taille supérieure et son bec moins jaune permettent de le distinguer du cygne de Bewick. Les espèces suivantes complètent la diversité des palmipèdes islandais :

  • Phalarope à bec étroit : observable sur l’île de Flatey, il tourne sur lui-même pour créer des tourbillons et faire remonter le plancton
  • Cormorans huppé et grand cormoran : présents dans l’ouest du pays, région de Breiðafjörður
  • Diverses espèces de goélands : argenté, marin, brun, cendré et le goéland bourgmestre arctique

Espèces arctiques spécifiques aux hautes latitudes

L’Islande accueille plusieurs espèces typiquement arctiques qui trouvent ici les conditions climatiques et environnementales nécessaires à leur survie. Ces oiseaux témoignent de la position géographique unique de l’île.

Pétrels et autres oiseaux pélagiques

Le pétrel fulmar fréquente les eaux islandaises d’avril à août. Cet oiseau pélagique s’observe aussi bien sur les corniches rocheuses où il niche qu’en pleine mer où il vole à ras des vagues. Son bec crochu et son vol plané caractéristique facilitent son identification.

Le fou de bassan colonise particulièrement la péninsule de Melrakkaslétta au nord. Pas moins de 25 000 couples vivent en Islande, notamment dans la région accessible par la randonnée de Raudinupur.

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Limicoles et échassiers des zones humides

Le chevalier gambette joue un rôle de sentinelle pour de nombreuses autres espèces grâce à son cri strident. Ce limicole haut sur pattes fréquente les vasières et les zones humides où il trouve sa nourriture. Une particularité méconnue : il migre principalement la nuit.

L’huîtrier pie colonise l’ensemble du territoire islandais avec son cri caractéristique « pik » rappelant l’alarme d’une marmotte. Son bec rouge allongé et sa silhouette trapue le rendent impossible à confondre.

Cette espèce reste présente en permanence dans l’ouest de l’Islande, tandis qu’elle n’apparaît qu’entre avril et juillet dans les régions orientales.

Espèce Habitat préféré Période optimale Répartition
Pétrel fulmar Falaises et pleine mer Avril à août Toutes les côtes
Chevalier gambette Vasières et zones humides Mai à juillet Flatey, Vestmann
Huîtrier pie Plages et prairies humides Permanent à l’ouest Toute l’Islande

Techniques d’observation et équipement recommandé pour l’ornithologie

L’observation des oiseaux en Islande nécessite une préparation adaptée aux conditions climatiques particulières et aux comportements spécifiques des espèces locales. Les techniques varient selon les environnements et les saisons.

Équipement essentiel pour l’ornithologie islandaise

Des jumelles de qualité constituent l’équipement de base indispensable. Un grossissement de 8×42 ou 10×42 offre un bon compromis entre puissance et stabilité dans les conditions venteuses fréquentes. Un télescope terrestre s’avère utile pour observer les colonies éloignées sur les falaises.

Les conditions météorologiques changeantes exigent des vêtements imperméables et coupe-vent. Des chaussures de randonnée étanches permettent d’accéder aux sites d’observation souvent situés sur des terrains accidentés.

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Un appareil photo avec un téléobjectif d’au moins 300 mm capture les comportements sans déranger les oiseaux.

Stratégies d’observation selon les habitats

Les falaises offrent les meilleures opportunités photographiques lorsque les oiseaux nichent entre mai et juillet. Les macareux se laissent approcher à 2-3 mètres sans manifester de crainte particulière. La patience reste essentielle car les conditions d’éclairage changent rapidement. Les techniques d’observation varient selon les environnements :

  • Falaises : positionnement en hauteur pour observer les colonies en contrebas
  • Plages : approche lente et discrète pour éviter l’envol des groupes
  • Zones humides : utilisation d’affûts naturels comme les rochers ou la végétation
  • Observation marine : embarquement sur des bateaux spécialisés pour les espèces pélagiques

Périodes optimales et comportements à adopter

L’été représente la saison idéale pour observer les oiseaux en Islande car de nombreuses espèces viennent s’y reproduire. La période de mai à août concentre la plus grande diversité et activité. Les sternes arctiques développent un comportement territorial agressif pendant cette période, nécessitant une approche prudente.

Certaines espèces comme l’eider à duvet bénéficient de protections spéciales sur des sites comme l’île de Flatey. Le respect de ces réglementations contribue à la préservation des populations.

L’observation matinale et en fin de journée offre généralement les meilleures conditions de lumière et d’activité des oiseaux.